Tribune de Laurent Mucchielli

A-t-on encore le droit d'exercer son esprit critique en France, tribune de Laurent Mucchielli, 20 août 2021.





 

Aucun d’entre nous n’aurait cru possible ce que nous voyons se dérouler sous nos yeux depuis un an et demi. Non pas qu’une nouvelle épidémie vienne mettre à l’épreuve nos systèmes immunitaires individuels et nos structures collectives de santé. Cela, c’était prévisible. Mais que la gestion de cette épidémie vienne mettre en péril des valeurs démocratiques, des libertés et des droits humains acquis de haute lutte depuis la Révolution française, cela, c’était impensable. Et pourtant.Il s'agit de la z

Liberté d’aller et venir, liberté d’expression, liberté de commerce, liberté syndicale, droit au travail, égalité des droits de tous les citoyens, non-discrimination dans l’accès aux biens, lieux et services de la société (dont l’accès aux soins et l’accès à l’éducation), confidentialité des données de santé... la liste est longue, très longue.



Les états d’urgence s’empilent les uns sur les autres. Le Parlement est traité comme une simple chambre d’enregistrement. Le Président de la République gère seul la situation avec un « Conseil de défense sanitaire » dont aucun compte rendu de réunions n’est consultable. Les médias de toutes tendances ne laissent quasiment aucune place au débat contradictoire et répercutent la communication gouvernementale sans aucune distance. Les réseaux sociaux ne sont plus du tout le support de la liberté d’expression qu’ils vantaient à leurs débuts. Google et Facebook ne se contentent pas d’orienter nos pensées à l’aide d’algorithmes, ils opèrent désormais une censure massive de tout ce qui contredit le discours officiel sur le Covid.



Dans un tel contexte, certains se croient tout permis. Les attaques ad hominem pleuvent, les règlements de compte s’étalent, les têtes qui dépassent sont coupées. On veut non seulement discréditer à coups d’amalgames infantiles (complotistes ! complices de l’extrême droite !), mais aussi radier, démissionner, évincer, en un mot faire taire, définitivement si possible. Les chiens sont lâchés, ils mordent ou menacent de le faire pour intimider. La majorité de toutes celles et ceux qui – de par leurs emplois – constituent les élites se taisent, souvent par peur d’être à leur tour ostracisés. Tout ceci rappelle avec force l’époque de la chasse aux sorcières sous le Maccarthysme. Une pensée unique cherche à s’installer par la force.



Par ce texte, nous (professionnels et bénévoles de la recherche, de la santé, de l’éducation, du droit et de la culture) appelons solennellement toutes les femmes et tous les hommes qui ont encore un vrai attachement à la démocratie à la défendre de toutes leurs forces. Non, il ne saurait être interdit de discuter les origines du Sars-Cov-2. Ni interdit d’interpréter les statistiques de mortalité autrement que pour dire que nous risquons tous de mourir (stratégie de la peur). Ni interdit de dire que le refus de soigner précocement les personnes contaminées est un dogme imbécile qui, pour le coup, mériterait des poursuites en justice. Ni interdit de dire que les confinements font plus de mal que de bien aux sociétés. Ni interdit de questionner l’influence des richissimes industries pharmaceutiques sur le monde scientifique et médical, sur les gouvernements et sur les organismes supranationaux (OMS, UE). Ni interdit de constater (car c’est simplement la vérité) que la vaccination ne protège pas de la contamination ni de la transmission. Ni interdit de contester que l’on vaccine de force les enfants et les adolescents pour qui la balance risque/bénéfice est particulièrement douteuse. Ni interdit de manifester tous les samedis si l’on considère qu’il est intolérable de discriminer les citoyens par le biais d’un laisser-passer sanitaire.





Les principes de liberté et d’égalité, de même que les droits humains fondamentaux, ne se discutent pas, ne se compromettent pas. Ils sont les socles de notre société politique et le vrai fondement de la cohésion sociale. Ceux qui tentent d’une façon ou d’une autre d’en empêcher l’exercice sont des ennemis de la démocratie. Dans l’intérêt général, nous ne devons pas les laisser faire.





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Are free speech and critical distance still allowed in France? 


(traduction : Hélène Palma)


None of us could have imagined, a while ago, the events we have been witnessing in France for a year and a half now. The fact that a new epidemic could jeopardise our immune systems and our collective health services was, in itself, predictable, but the endangering of our democratic values, of our long fought for liberties and rights, since the French Revolution, came as an absolute surprise. 


And indeed…


The freedom to come and go, the right to express oneself, to trade, to join in trade unions, the right to work, the right to equal opportunities, the right to non-discrimination in access to goods, places and services, among which access to health care and education, the protection of our personal health data… the list of the rights we lost is very long. Too long…. 


We have been living in a continuous state of emergency. The Parliament has been reduced to rubber stamping presidential decrees. The President of the French Republic manages on his own the ‘Health defence Council’, whose meeting records are not available to the public. 


The media, whatever their political leaning, leave literally no room to debate and submissively echo the government’s choices. Social media do not support free speech, contrary to their initial pledge : Google, which owns YouTube, and Facebook, along others such as Twitter and LikedIn, not only intend to control our thoughts through algorithms, but they now massively censor anyone challenging the official Covid narrative. 


In such a context, some seem to think that any type of attack is allowed : influencers vent their fury, personal abuse is frequent, witch hunts are common. Childish stigmatisations are used to discredit – critics are equated to conspiracy theorists or extreme right wingers-- but also possibly to evict, to force to resign, in a nutshell, to silence. Many of those who belong to the elite of this country choose to remain silent because they fear retaliation. In many ways, this reminds of Maccarthyism. 


With this text, we, research professionals and volunteers, health workers, education, culture and art professionals, lawyers, call on all our fellow country women and men who still value and cherish democracy, to defend it with all their might. 


It should not be forbidden to debate on the origins of Sars-Cov-2, to reassess mortality rates, to question the policy of fear. It should not be forbidden to say that refusing to cure people in the early stages of the disease has been stupid and should result in legal prosecution. It should not be forbidden to question the use of lockdowns, to insist that outrageously rich pharmaceutical labs dangerously influence medicine, science, governments, international organisations –such as WHO and the EU— and the media. It should not be forbidden to point that NRAm vaccination, even though it may protect against serious forms of Covid, does not protect, as experience proves worldwide, against the Delta variant. Vaccinated people can still catch and transmit the virus, which totally discredits the very idea of health passports.


It should not be forbidden to say that the vaccination roll-out is currently enforced through threat and blackmail on children and teenagers while the benefit/risk ratio is highly unfavourable for this age group. It should not be forbidden to ask for a standstill on vaccination for people at risk, such as pregnant women, to ask for more transparency on pharmacovigilance data. It should not be forbidden to demonstrate every Saturday because the health passport enforced in France creates massive and intolerable discrimination among citizens. 


The principles of liberty and equality, alongside basic human rights, can not be discussed or negotiated. They are the rock foundation of our society and its only true cement. Free speech is one of these fundamental rights. Those who try, in one way or another, to challenge it, endanger democracy itself. In the interest of all, they must be stopped.


Lien vers la tribune en ligne pour signature:


https://qg.media/2021/08/30/tribune-a-t-on-encore-le-droit-dexercer-son-esprit-critique-en-france/

 













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